Pressoir en chêne à vis centrale, 1822
(Photo faite par André Mertz pour le compte du Parc Régional des Vosges du Nord. Texte de Geneviève DEROGIS )
Si vous êtes venu au musée Westercamp lors de la nuit des musées 2012, vous avez pu voir le panneau explicatif suivant:
Le pressoir du musée Westercamp présente une ornementation soignée assez peu courante dans notre région. Les colonnes sont sculptées de cannelures surmontées d’une applique carrée de feuilles sculptées dans un autre bois, plus sombre. La traverse, en plus des cannelures, est sculptée de denticules sur la corniche avec un cartouche ovale inscrit des initiales du propriétaire « HEC » enchevêtrées et entourées de fruits (poires et raisins) se déversant de deux cornes d’abondance. De part et d’autre de cette applique, deux plaques métalliques boulonnées portent la date et deux autres initiales gravées « 18 * IH . M * 22 », ce qui permet de faire remonter l’utilisation de ce pressoir au 1er quart du 19ème siècle.
Connue dès la Haute Antiquité par les Egyptiens, les Grecs et les Latins la pratique du pressurage des grappes de raisin d’abord manuelle a beaucoup évolué avant de se scinder en deux modes distincts : le pressoir à levier et le pressoir à vis centrale. Celui de Wissembourg appartient au deuxième type ( note 1 )
En effet à partir du 15ème siècle cette technique se développe dans toute l’Alsace principalement en raison de son adaptation aux exploitations de tailles moyenne et à la construction moins coûteuse.
Le pressoir à vis centrale se constitue d’un solide bâti quadrangulaire composé de deux colonnes (jumelles) reliées par une traverse épaisse au travers de laquelle est fixée une courte vis terminée par une sorte de moyeu (lanterne) perforé de trous circulaires pour y engager une perche (étiquet) permettant d’actionner la vis. Dans la partie inférieure se trouve placé un bassin (maie) avec un trou d’écoulement (goulotte) muni de filtres et rempli de poutres creusées (brebis ou margouillats) empilées transversalement ; au sommet, parfois fixé sous la lanterne, se trouve le morceau de bois (mouton) qui fera pression sur cet échafaudage.
Le fonctionnement consiste à faire pivoter la lanterne grâce à l’étiquet pour que la vis fasse pression par le biais du mouton sur les grappes de raisins foulées au préalable. Cette action nécessite au moins deux à trois hommes pour déplacer l’étiquet de cavité tous les quarts de tour, à moins qu’un treuil vertical (roue, cabestan) démontable n’en facilite la manœuvre.
note 1 : Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’ouvrage de Xavier HUMBEL, Vieux pressoirs sans frontières, (Guenegaud), 1976 ).
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