Le vélocipède

Les amis du musée vous proposent une belle lithographie pour célébrer ce 1-er mai 2016 et la belle saison qui est de retour.

Litho Wentzel_Vélocipède

texte: Serge Burger

Parmi les estampes éditées par les imagiers wissembourgeois Wentzel & successeurs, nombreuses sont celles se rapportant à l’enfance : jeux, contes, images pédagogiques, découpages, etc.

Le musée Westercamp conserve une belle série d’images décoratives consacrées aux jeux d’enfants.

La lithographie de Frédéric Wentzel intitulée « Le vélocipède » date de la période 1865-1869 ; elle met en scène des enfants richement vêtus indiquant ainsi leur appartenance sociale.

Entouré de ses compagnons admiratifs, un jeune garçon chevauche fièrement une bicyclette Michaux (« michaudine »). Celle-ci a été inventée en 1861 et correspond à une évolution de la fameuse draisienne de 1817 par l’ajout de pédales sur la roue avant.

Lithographie acquise en 1991. N° d’inventaire : mwwi.1991.1.1.163. Photographie d’inventaire : André Mertz.

L’arbre de Noël

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C’est une lithographie coloriée éditée par Jean-Frédéric Wentzel « L’arbre de Noël » (Imagerie populaire de Wissembourg).

Le titre est imprimé en trois langues (français, allemand et anglais), ce qui est souvent le cas afin d’assurer à ces images une diffusion internationale.
Le musée Westercamp a fait l’acquisition de cette lithographie en 1991
qui est datée des années 1865 à 1869.


Les détails iconographiques nous montrent qu’il s’agit ici de la représentation d’une famille bourgeoise et aisée (mobilier, tableaux aux murs, luminaire, beaux costumes et beaux jouets). Une petite note régionale est apportée par le traditionnel sapin et par une coiffe à ruban arborée par une jeune fille.

Es handelt sich um eine kolorierte Lithographie von Jean-Frédéric Wentzel « Der Christbaum » (Weißenburger Bilderbogen).

Die Bezeichnung erscheint in drei Sprachen (französisch, deutsch und englisch), was oft der Fall war, wenn diese Bilderbogen international vertrieben wurden.

Das Museum Westercamp hat 1991 diese Lithographie aus den Jahren 1865 bis 1869 erworben.

Die bilddokumentarischen Details zeigen, dass es sich hier um die Darstellung einer wohlhabenden, bürgerlichen Familie handelt (Mobiliar, Wandgemälde, Deckenlampe, schöne Kleidung und schöne Spielsachen). Ein lokales Kolorit wird durch die traditionelle Weihnachtstanne gesetzt und durch die bänderbesetzte Haube eines der jungen Mädchen.

Le Pumpernickel

Les amis du musée vous proposent de revisiter ce mois-ci une belle pièce représentant un personnage local emblématique. 

Le Pumpernickel du musée Westercamp

Le Pumpernickel du musée Westercamp

(Photo André Mertz, collection Musée Westercamp, Wissembourg
Texte de Serge Burger)

Le Pumpernickel du musée Westercamp

Figure emblématique du musée Westercamp de Wissembourg, le Pumpernickel, petit personnage costumé, se présente sous la forme d’un bas-relief polychrome en grès des Vosges, millésimé de 1502 et dont l’encadrement orné de motifs végétaux de style Renaissance a été réalisé ou restauré en 1717.

La dalle de pierre porte une inscription en allemand entremêlée de dialecte, sorte de chanson à boire, qui nous apprend que le Pumpernickel est assoiffé.

Brandissant un pichet et un verre à pied, le Pumpernickel, personnification wissembourgeoise du Bacchus antique, semble inviter à la dégustation.

Selon la tradition locale, il s’agirait d’un monument à la gloire d’un certain Nickel, valet d’auberge à la « Weisskirche » à Wissembourg ; un personnage quelque peu naïf, mais fort sympathique et au caractère jovial. On raconte que les clients avaient l’habitude de lui donner les restes de leurs repas en s’écriant « C’est bon pour Nickel… »… et c’est ainsi que serait née l’appellation « Pumpernickel »…

La légende va en faire un véritable héros puisque ce modeste valet aurait connu son heure de gloire en faisant  échouer le projet d’une bande de brigands qui s’apprêtaient à piller le monastère wissembourgeois.

La popularité de notre Pumpernickel aurait été alors si grande qu’elle lui a valu d’être immortalisé par le ciseau d’un sculpteur local.

Ce truculent personnage du 16ème siècle a visiblement marqué les esprits  puisqu’il a même fait l’objet d’une transposition anachronique et légendaire qui lui a permis de croiser le chemin de l’empereur Napoléon Ier à Wissembourg !

La sculpture du Pumpernickel était autrefois conservée à l’auberge locale de la Weisskirche qui fut transformée en théâtre au début du 19ème siècle.

Elle a rejoint les collections du musée Westercamp au moment de sa création grâce au don de M. Jean Schutzenberger, en date du 26 avril 1913.

En 2003, Monsieur Jean Délivré, restaurateur, a effectué une étude du matériau lapidaire de la stèle du Pumpernickel ; elle a révélé une polychromie élaborée, constituée de plusieurs couches de peinture appliquées à différentes époques.

Inscription sur la dalle du Pumpernickel (texte humoristique, sorte de chanson à boire) :

Hört zu ihr Brüder insgemein weil wir alhier versammelt sein
von wunderlichen Dingen so Pumpernickel tut singen.
Der Pumpernickel singt dass in der Kirch erklingt
Trinkt rum ihr lieb Brüder dass es kommt
Bald an mich Ach Ach wie durst es mich
Der Pumpernickel ist gar Trucken drum fasst er am Henckel sein Humpen“

Bibliographie : Pour d’autres information sur cet intéressant personnage, consultez aussi

  • Bernard Weigel : «Notre Pumpernickel», Revue de L’Outre-Forêt n°84, 1993
  • Georges Klein : « Musée Westercamp » (livret-guide du musée), Les éditions de la Tour blanche, Wissembourg, 1980

Pressoir en chêne à vis centrale, 1822

Pressoir en chêne à vis centrale, 1822

(Photo faite par André Mertz pour le compte du Parc Régional des Vosges du Nord. Texte de Geneviève DEROGIS )

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Si vous êtes venu au musée Westercamp lors de la nuit des musées 2012, vous avez pu voir le panneau explicatif suivant:  

Le pressoir du musée Westercamp présente une ornementation soignée assez peu courante dans notre région. Les colonnes sont sculptées de cannelures surmontées d’une applique carrée de feuilles sculptées dans un autre bois, plus sombre. La traverse, en plus des cannelures, est sculptée de denticules sur la corniche avec un cartouche ovale inscrit des initiales du propriétaire « HEC » enchevêtrées et entourées de fruits (poires et raisins) se déversant de deux cornes d’abondance. De part et d’autre de cette applique, deux plaques métalliques boulonnées portent la date et deux autres initiales gravées « 18 * IH . M * 22 », ce qui permet de faire remonter l’utilisation de ce pressoir au 1er quart du 19ème siècle.

Connue dès la Haute Antiquité par les Egyptiens, les Grecs et les Latins la pratique du pressurage des grappes de raisin d’abord manuelle a beaucoup évolué avant de se scinder en deux modes distincts : le pressoir à levier et le pressoir à vis centrale. Celui de Wissembourg appartient au deuxième type ( note 1 )

En effet à partir du 15ème siècle cette technique se développe dans toute l’Alsace principalement en raison de son adaptation aux exploitations de tailles moyenne et à la construction moins coûteuse.

Le pressoir à vis centrale se constitue d’un solide bâti quadrangulaire composé de deux colonnes (jumelles) reliées par une traverse épaisse au travers de laquelle est fixée une courte vis terminée par une sorte de moyeu (lanterne) perforé de trous circulaires pour y engager une perche (étiquet) permettant d’actionner la vis. Dans la partie inférieure se trouve placé un bassin (maie) avec un trou d’écoulement (goulotte) muni de filtres et rempli de poutres creusées (brebis ou margouillats) empilées transversalement ; au sommet, parfois fixé sous la lanterne, se trouve le morceau de bois (mouton) qui fera pression sur cet échafaudage.

Le fonctionnement consiste à faire pivoter la lanterne grâce à l’étiquet pour que la vis fasse pression par le biais du mouton sur les grappes de raisins foulées au préalable. Cette action nécessite au moins deux à trois hommes pour déplacer l’étiquet de cavité tous les quarts de tour, à moins qu’un treuil vertical (roue, cabestan) démontable n’en facilite la manœuvre.

 note 1 : Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’ouvrage de Xavier HUMBEL, Vieux pressoirs sans frontières, (Guenegaud), 1976 ).